Le choc tant attendu entre le Maroc et l’Algérie, en quarts de finale de la Coupe arabe, a tenu toutes ses promesses. C’est aux tirs au but que les Fennecs ont fini par s’imposer, au terme d’un match plein de suspense et d’intensité. Les Algériens affronteront le Qatar, mercredi prochain pour une place en finale.
C’était LE choc de cette Coupe arabe. Le Maroc défiait l’Algérie pour le dernier quart de finale de la compétition. Un derby haletant, malgré le modeste enjeu que constitue cette compétition, surtout prévue par le Qatar pour en faire une grande répétition, avant la Coupe du monde de football de 2022.
Au bout du suspense
Après une première mi-temps peu animée, au terme de laquelle les deux sélections se sont neutralisées, 0-0, l’Algérie a décidé d’appuyer sur l’accélérateur en deuxième période. À l’heure de jeu, l’ancien rennais, Yacine Brahimi transforme un penalty obtenu par Belaïli et donne l’avantage aux Fennecs (1-0, 62’). Une avance bien éphémère, puisque deux minutes plus tard, le Maroc égalise. Direction les prolongations. Là encore, l’Algérie prend l’avantage, sur une frappe incroyable de 40 mètres, d’un Belaïli, touché par la grâce.
Mais les Lions de l’Atlas ne s’avouent pas vaincus et égalisent 8 minutes plus tard, par l’intermédiaire de Benoun.
Les deux équipes se rendent, coup pour coup, avant la séance de tirs aux but. L’Algérie convertit ses 5 tirs, le Maroc en transforme 3. Au bout du suspenses, les Fennecs obtiennent leur ticket pour l’étape suivante, face au pays hôte de la compétition, le Qatar.
Les Algériens exultent, les Marocains plus discrets
Dans la presse et sur les réseaux sociaux, les Algériens se sont réjouis de la victoire des Fennecs. Un héros sort néanmoins du lot : Youcef Belaïli. Ce joueur, longtemps promis à un bel avenir en Europe, qui n’a jamais réussi à s’y imposer (notamment après un passage raté en ligue 1, à Angers) aura été étincelant.
L’entraîneur de la sélection A’, Madjid Bougherra a tenu à souligner sa performance et son but stratosphérique en conférence de presse : « C’est difficile de le sortir, parce qu’il peut changer un match à tout moment ». « Sincèrement? J’étais confiant pour ce match! J’étais moins stressé que face à l’Egypte », a-t-il conclu.
Les médias algériens ont accordé à cette victoire une grande couverture soulignant également la performance de Youcef Belaïli qui a « illuminé le ciel qatari ».
Sur les réseaux sociaux, on s’est également enflammé pour le joueur de 29 ans.
Côté marocain, le son de cloche n’est pas le même. Les médias du Royaume, qui ont souligné l’implication marocaine avant le match, sont restés très discrets et factuels.
Beaucoup de supporters, taquins avant le match, n’ont pas su trouver les mots, après l’élimination. Néanmoins, ils sont nombreux à avoir félicité les Algériens pour cette qualification.
Certains supporters marocains se sont également amusés de cette scène, où l’entraîneur marocain, Houcine Ammouta, est passé du sourire à la moue, en l’espace de quelques secondes, lorsqu’il félicitait le staff algérien, après la défaite.
La fraternité, au-delà de la politique
Si, dans cette rencontre, l’enjeu pouvait dépasser le cadre du rectangle vert, c’est finalement le jeu qui l’a emporté.
Beaucoup ont souligné la fraternité qui entourait la confrontation entre les deux sélections qui représentent des pays en froid diplomatiquement.
Une image forte, à la 88ème minute, a particulièrement retenu l’attention : lorsque Belaïli (encore lui), a enlacé un de ses adversaires.
L’ancien international marocain, Abdeslam Ouaddou, connu pour son engagement contre le racisme, qui a entraîné le club marocain d’Oujda, la plus algérienne des villes marocaines (à la frontière entre les deux pays), qui avait également intégré le staff technique des Verts pour un stage, en 2020, a, lui, préféré mettre l’accent sur les images de célébrations entre les supporters des deux pays.
À souligner, toutefois, les célébrations des Algériens avec le drapeau palestinien.
Source TV5 Monde