Celui que l’on surnommait « le Sphinx » est décédé ce lundi 27 avril à l’âge de 81 ans. Ancien entraîneur de l’AS Saint-Etienne, Robert Herbin avait marqué le football français dans les années 1960-1970. Les Algériens se souviendront de lui comme étant le coéquipier de génie du non moins célèbre Rachid Makhloufi. A eux deux ils avaient fait es beau jours du club stéphanois.
Décédé lundi à 81 ans, Robert Herbin, joueur puis entraîneur de l’AS Saint-Étienne, restera l’un des symboles de l’épopée européenne des Verts en 1976, page de légende du football français. « Le monde du football est en deuil », s’est ému le journaliste Jacques Vendroux, en annonçant le décès du célèbre entraîneur de Saint-Etienne sur Twitter. « Une légende éternelle », a sobrement tweeté le club dans la soirée.
Comme joueur, il n’aura porté que le maillot vert
Né à Paris le 30 mars 1939, Robert Herbin déménage à huit ans à Nice où son père, musicien, a décroché un emploi à l’opéra. C’est au Cavigal, club local célèbre pour sa formation des jeunes, que le jeune Robert fait ses armes, se classant notamment troisième du concours du jeune footballeur. En 1957, il y est repéré par Pierre Garonnaire, déjà recruteur du club stéphanois.
A l’ASSE, sous la houlette de Jean Snella puis d’Albert Batteux, ses mentors qui lui donneront l’envie d’être entraîneur, Herbin s’est imposé dans les années 1960 comme un joueur majeur, en milieu de terrain puis défenseur central, devenant naturellement capitaine. Comme joueur, il n’aura porté que le maillot vert. Contraint d’arrêter sa carrière en 1972 en raison d’une blessure à un genou, celui qui a passé ses diplômes d’éducateur deux ans plus tôt, sortant major de sa promotion, prend alors en main l’équipe stéphanoise, à seulement 33 ans.
Neuf titres de champion sur dix avec l’ASSE
Perfectionniste sur les plans technique et tactique, il a aussi été le précurseur en France de la préparation athlétique. Sportivement, il s’est appuyé sur une génération de jeunes issus du centre de formation (Merchadier, Bathenay, Synaeghel, Santini, Lopez, P. Revelli, Sarramagna puis plus tard Rocheteau) pour dominer le championnat de France et tutoyer les grands d’Europe. Du vert au bleu, plusieurs de ces Stéphanois formeront alors l’ossature de l’équipe de France.
Reconnaissable à sa chevelure frisée et rousse, surnommé « Roby » ou le « Sphinx » pour sa capacité, sur le banc de touche, à ne laisser paraître aucune émotion, Herbin a remporté cinq titres de champion de France comme joueur et quatre autres en tant qu’entraîneur. Soit neuf sur les dix sacres du club, ainsi que six coupes de France. Il a également disputé la Coupe du monde 1966 en Angleterre avec l’équipe de France (23 sélections, 3 buts).